Grève annoncée aujourd’hui des équipes de Liberation. Au coeur des discussions: le plan social et le projet d’avenir pour le titre. C’est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur ce projet…
Le site du quotidien Liberation publie aujourd’hui les communiqués respectifs de la direction et de l’intersyndicale. Le moins qu’on puisse dire c’est que ce dernier est un peu court… Le premier, cosigné par Serge July, Antoine de Gaudemar et Louis Dreyfus présente quelques passages intéressants sur le sens de la mutation du titre. Je relève les phrases suivantes:
> »Libération a lancé en octobre dernier, après six mois de préparation, et à partir du site liberation .fr l’ébauche du quotidien bi – média. […] C’est l’architecture de base sur laquelle nous sommes en train de redéployer notre entreprise et à partir de laquelle, nous préparons le futur quotidien papier. »
Il me semble bien y lire que le centre de gravité se déplace vers le web. A comparer avec les propos du directeur du Wall Street Journal Europe.
> »Les causes [de l ‘érosion des ventes] sont connues : la concurrence des nouveaux médias, l’effet gratuité et la crise du réseau de distribution, mais aussi l’inadaptation des quotidiens – papier à cette nouvelle situation. Comme en témoignent d’ailleurs les études que nous avons faites à la fin du printemps. »
Les données sont en effet connues depuis longtemps …
> »Le métier de Libération : la production d’informations sous le label d’une marque qui signifie déontologie, valeurs et rigueur »
La marque du média n’est plus tributaire de son support. Je me souviens du rédacteur en chef de CNN Interactive rencontré à Atlanta en 1996 qui s’étonnait, choqué, que je lui demande si CNN restait toujours une chaîne de télévision en basculant sur le web. « CNN ne fait pas de la télévision mais de l’information » me répondit-il!
> »La migration sur le nouveau système rédactionnel interfaçant le papier et le web, sera l’autre grand chantier de 2006″
Une chaîne de production unique, la papier produit dérivé de la base de données (pour moi rien de péjoratif dans la notion de produit dérivé).
Enfin même si ce n’est pas dit il semble que l’externalisation de certaines équipes touche en particulier l’équipe technique du Web. Là j’imagine mal la rédaction du web se passer d’un minimum de ressources techniques afin de conserver une vraie réactivité et une souplesse d’intervention au quotidien.
A suivre …
Lire aussi le billet de Gilles Klein