LeParisien.fr: « la bataille du payant en ligne est perdue »

Lu sur Cup of Tea, la retranscription à la volée des propos de Vincent Régnier, directeur des rédactions du Parisien à l’occasion des journées CFPJ sur les stratégies éditoriales web/papier (où je suis moi-même intervenu sur la relation presse en  ligne-moteur de recherche). L’occasion d’en savoir plus sur la stratégie internet du Parisien qui abandonne sans regret le payant et compte rattraper son déficit d’audience par le tout gratuit. « Nous devons enrichir et protéger notre territoire » déclare-t-il. Choix qui confirme la difficulté de soutenir le modèle payant lorsqu’un media repose sur un traitement généraliste de l’information.

On retient également la volonté d’organiser la rédaction de façon polyvalente sur le modèle du Guardian et la complémentarité web/papier sur le principe d’une différence de format de texte : « longue sur le web, courte sur le papier ».  Côté investissement la contrainte est simple et claire: « périmètres financier et humains constants + rentabilité »

Sur le même sujet, les commentaires de Philippe Couve (RFI)

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Les mensonges du web 2.0: le voyagiste Directours s’énerve

Dans la série « on vit une epoque formidable » une collègue lectrice vigilante me signale cet edito pas banal du voyagiste Directours qui pique sa crise anti web 2.0. En ligne de mire les commentaires bidons de faux touristes qui font la réclame pour les hôteliers dans les commentaires et forums dédiés au voyage (Horreur ! Je viens justement de réserver mon petit séjour familial de 15 jours en Crète après avoir disséqué les commentaires négatifs sur les hôtels de la région). Il pointe en particulier les agences de pub qui fournissent les petites mains pour enfumer les forums de voyage. Morceaux choisis:

> L’advertposting consiste à utiliser le web 2.0 pour passer des messages.
Pas de problèmes me direz-vous. Le web est idéal pour faire passer l’information.

> »Si vous voulez qu’on dise du bien de vos produits sur la Toile : très simple, vous vous adressez à une agence de  » advertposting «  et zou c’est emballé. »
>Pour travailler dans la branche, il faut écrire avec des fôtes d’orthographe, employer le langage imagé, populaire, sauter du coq à l’âne, surtout à l’âne d’ailleurs…
>En fait vous rentrez dans la peau d’un consommateur qui aurait utilisé les services de la société qui vous paye. Et vous lui tressez des louanges façon blog :
 » Ouais c’est super. J’ai adoré. Quel kif ce séjour aux Maldives…  »
Réponse à un internaute mécontent :  » Comment toi, Jean Pascal, t’as pu être déçu ? nous on était super content. D’ailleurs on est toujours super content avec Dugenou Voyages. Ca le fait ;
 » L’hôtel du Lion d’Or dans le Tarn et Moselle ? respect mec, ça assure. Va z’y les yeux fermés.  »
> On peut aussi faire plus chic, c’est au goût de chacun. Curieusement ce n’est pas plus cher. Il y a une prime aux cancres dans ce pays !
Le détail qui fait vrai :  » ma femme n’a pas aimé le shampooing mais la chambre était grande et la nourriture, parfaite « . Imparable. »

Bien sûr vous savez déjà tout ça, mais le lire sur le site d’un professionnel, ça fait toujours plaisir. A ce propos vous n’imaginez pas comment le fait de figurer dans le top des blogs français (sur wikio ou autre) attire ces parasites. Je dois intervenir quotidiennement pour effacer ces spams sur mesure. La première agence que je parviens à identifier aura droit au feu d’artifice façon Bérurier. Promis.

Poker 2.0 : le moment de sortir du jeu est-il arrivé?

Ce fût mon histoire préférée durant la folie de la neteconomie: deux amis discutent, l’un explique qu’il a décidé de vendre son chien sur internet pour 1M$, l’autre n’y croit pas et se fend d’une moquerie. Un mois plus tard le premier revient tout guilleret et annonce qu’il a réussit à vendre son chien pour 1M$. L’autre est héberlué et lui demande comment il a pu réussir son coup. « Facile! » lui dit l’autre je l’ai échangé contre deux chats à 500 000 $. A l’époque il n’en fallait pas plus pour comprendre la nouvelle économie.

Donc on apprend aujourd’hui que Murdoch a proposé à Yahoo la vente de Myspace.com contre 25% des parts de Yahoo. Ceci avant le départ de Terry Semel ce qui, selon le Times à l’origine de l’information, suggère que la proposition resterait sans suite.  J’ai déjà écrit pourquoi je trouvais que la saga Myspace relevait du coup de poker, cette fois on peut tirer deux enseignements de l’histoire: Yahoo a un genou à terre et Murdoch ne voit pas dans Myspace une « global operation » (expression fameuse sur fond de tractations Murdoch-Wall Street journal-Pearson/FT).

Comme le rapporte le Times Murdoch n’hésite d’ailleurs pas à ironiser sur le succès de Facebook qui semble donner quelques sueurs à la famille Myspace preuve de la fragilité d’un secteur qui malgré des volumétries extraordinaires repose sur un magma aussi liquide que boueux. J’y vois le signe que le temps de la consolidation est proche, le moment de convertir la fausse monnaie. Impossible de savoir si Myspace atteindra ses objectifs de 2008 mais on peut estimer que certaines valorisations ont atteint le maximum. Rappelons que celle de Myspace, autoproclamée par Murdoch (6Milliard$) ne provient que du calcul mécanique de la valorisation de Youtube par Google. Du bluff. Le moment est venu d’investir dans les marques fortes et incontestées. Yahoo, dernier rempart face à Google, le WSJ parce que dans la tourmente à venir l’autorité n’aura pas de prix. Tous les deux à la recherche d’un second souffle.

Le message: fin de la récrée, investissez dans la pierre.

Mesure du buzz: un cas d’école original

Vu sur Techcrunch, l’initiative de Sylvain Weber, employé de Dailymotion et auteur d’une video comique dont il a mesuré l’évolution de la popularité sur les différentes plateformes d’hébergement. Les résultats chiffrés sont partagés sur Google ici (au passage cela permet de découvrir l’intéret de google Spreadsheets). L’objectif: mesurer l’effet du buzz et indirectement les performances comparées des plateformes.

L’idée et la méthode sont excellentes, malheureusement les résultats me paraissent très peu probants. Dailymotion et Yahoo Video sont à l’origine de l’essentiel de la popularité (par ailleurs plutôt modeste) et dans les deux cas on le doit à l’intervention des équipes éditoriales des deux sites qui ont poussé la video en page d’accueil. Au final je ne peux que m’interroger sur le caractère dangereusement aléatoire de la promotion par le buzz. Si j’étais annonceur je ne serais pas très rassuré.

Ce qui me conduit à poursuivre le raisonnement côté annonceur: pourquoi et comment utiliser une plateforme d’hébergement video hors des espaces publicitaires traditionnels?  Pour commencer le paradoxe suivant : pourquoi payer? Paradoxe déjà souligné sur Myspace, l’annonceur pouvant créer son propre espace ou poster lui même sa video, nul intérêt de négocier avec la plateforme. Sauf pour créer un environnement sur mesure (ce qu’elles proposent d’ailleurs en général) mais sans aucune garantie sur la distribution.

C’est bien le problème: l’annonceur cherche un minimum de garanties, pas forcément sur les résultats finaux mais au minimum sur le dispositif et ses performances. Mais de  quelle prestation parle-t-on au juste? J’ai remarqué que cet aspect du problème est souvent totalement sous-estimé. En pratique on s’aperçoit vite de la faiblesse du modèle: hors de la publicité il y a peu de leviers pour promouvoir son contenu. Tout repose evidemement sur le bon vouloir de la communauté, très instable par définition. Or il faut bien fournir des garanties pour justifier l’investissement. Lesquels?

Acheter la mise en avant sur la page d’accueil: c’est l’effet tête de gondole, toujours efficace (comme le prouve l’étude). Inconvénient: comment vendre la mise en avant sans remettre en cause le principe communautaire?  Le nombre d’emplacements étant plutôt limité, les perspectives sont plutôts faiblardes. Issue: les videos sponsorisés se retrouvent en guirlande sur les colonnes des pages ou horizontalement comme sur Youtube. Au final, retour à la Pub 1.0.

NYTimes: le web loin de compenser la baisse du papier

Vu sur Publishing 2.0 où les comptes du New York Times sont disséqués par Scott Karp. Son obsession habituelle consiste à prouver que la création de valeur sur le web ne compense pas l’effondrement progressif de l’économie traditionnelle de la presse. Et il y arrive. Démonstration avec le NYTimes qui  voit son chiffre d’affaire baisser de 5,8% entre mai 2006 et mai 2007. Derrière ce chiffre une baisse du CA du papier de 14,4% (19M$) et une hausse du CA du web de 21,4% (2,7M$).

Au total sur le premier trimestre 2007 l’ensemble des revenus du web pèsent 10,5% (51M$) du total (483M$). A noter que 10% du CA est un objectif que se fixent actuellement beaucoup de sites web éditoriaux. Le problème c’est qu’on y arrive plus facilement par la baisse des revenus de l’activité principal que la hausse des revenus du Web. Ce dernier ne compensant pas. De quoi nourrir l’idée qu’en fait de destruction créatrice nous assistons bel et bien à un mouvement de destruction. La thèse de Scott Karp.

Thèse que je ne partage pas même si les chiffres confirment depuis longtemps, sur le terrain des médias que le nombre d’emplois créés sur le web ne compensent pas non plus la contraction du marché du travail sur les supports traditionnels. Dans toute autre industrie on parlerait de cure d’amaigrissement ou de transition, les medias ont souvent du mal à concevoir leur propre restructuration et il est tentant de voir une impasse là où il faut surtout voir de nouveaux paradigmes.

Une autre chose m’intéresse dans les chiffres du NYTimes : le site About.com représente près de 30% des revenus du Web (23M$ sur 74M$ sur Q1 2007). About.com un site communautaire racheté 410 M$ début 2005. About.com un site essentiellement optimisé pour Google et les revenus à la performance des mots clés. About.com avec ses rédacteurs spécialisés payés à la performance, qui gèrent seuls, leur rubrique et leur communauté de lecteurs. About.com à des centaines de kilomètres de l’univers éditorial du NYTimes. A des centaines de kilomètres des coûts d’exploitation du NYTimes, sans aucun doute.

J’y songe alors que Le Monde prépare son propre site communautaire. Agoravox ou About.com?

iTunes sans DRM, on y a presque cru!

Je ne suis pas un spécialiste du marché de la musique en ligne, comme beaucoup j’ai cru à l’annonce de l’abandon des DRM par Apple/iTunes. C’est raté, le pot aux roses a été révélé. Lire l’excellent résumé de cette entourloupe par Philippe Astor qui explique comment les informations personnelles sont fixées dans les fichiers musicaux. Cela confirme une chose, l’argument des DRM comme solution de sécurisation a toujours été une plaisanterie, leur vraie raison d’être est la collecte de données marketing.  

C’est d’ailleurs tout le secret de Lastfm bâtie autour d’une bonne vieille technologie de spyware. Au détail près qu’on ne peut parler de spyware puisque l’utilisateur donne son autorisation pour être espionné. Tout ceci me conforte dans l’idée que l’ensemble de l’industrie numérique de la mouvance web 2.0 fait reposer son modèle économique sur l’exploitation des données personnelles. Quelque chose a du m’échapper sur l’évolution des mentalités au cours des 2 ou 3 dernières années, comment le spyware est-il devenu une valeur cool ?

Baromètre Google News France pour mai 2007

Le dernier classement Google news report pour le mois de mai 2007 . Pas de mouvements très significatifs mis à part le JDD qui continue sa progression . En période d’élections les généralistes se taillent les meilleures parts du gâteau. Les référenceurs sont toujours là.

Top 50 des sources Google News France
rank 01/05/07 01/04/07
1 Le Figaro Le Figaro
2 nouvelobs.com L’Express
3 L’Express Le Monde
4 Libération nouvelobs.com
5 Le Monde Libération
6 TF1 TF1
7 Boursorama Boursier.com
8 Romandie.com Boursorama
9 Le Point Le Point
10 Boursier.com Romandie.com
11 France 2 France 2
12 Le journal du dimanche en ligne Cyberpresse
13 Cyberpresse PC Inpact
14 20minutes.fr Clubic
15 Radio-Canada Radio Suisse Romande
16 7sur7 20minutes.fr
17 PC Inpact Radio-Canada
18 Clubic Le journal du dimanche en ligne
19 Le Revenu Canoë
20 Canoë RTBF
21 Radio Suisse Romande l’Humanité
22 France 3 7sur7
23 RTBF XINHUA
24 Le Temps (Abonnement) France 3
25 Les Échos Le Vif/L’Express
26 ZDNet Journal Chrétien
27 Francebourse.com L’Orient-Le Jour
28 Journal Chrétien Le Revenu
29 Europe 1 ZDNet
30 AgoraVox Les Échos
31 RTL.fr Actualités News Environnement
32 Sport365.fr AgoraVox
33 La Tribune.fr Le Matin.ma
34 L’Orient-Le Jour Référencement Internet-Web
35 Actualités News Environnement Radin Rue
36 RFI Courrier International
37 Radin Rue Le Temps (Abonnement)
38 Sports.fr Football.fr
39 Eurosport – TF1 Sports.fr
40 XINHUA Francebourse.com
41 Le Matin.ma RFI
42 Tele News Aujourd’hui Le Maroc
43 Tribune de Genève Sport365.fr
44 Football.fr La Croix
45 Le Soleil Eurosport – TF1
46 Référencement Internet-Web La Tribune.fr
47 01net Europe 1
48 Vnunet.fr RTL.fr
49 Aujourd’hui Le Maroc 01net
50 Sport.fr Le Devoir (Abonnement)

13eme rue: « Quand l’Internet fait des bulles »

La chaîne 13eme Rue organise un petit buzz sympathique autour de son prochain documentaire « Quand l’Internet fait des bulles » qui retrace l’histoire de la première bulle Internet et l’hystérie de la Neteconomie. Le tout raconté par ses protagonistes avec le ton ironique que permet la distance. La chaîne diffuse librement la première partie sur son site dès maintenant.

Je retrouve avec plaisir certains de ceux que j’ai cotoyés et un peu de l’atmosphère de folie qu’on a peine à imaginer aujourd’hui. On y retrouve à la fois l’époque tranquille des pionniers avec Jean-Michel Billaut qui raconte son atelier, Patrick Robin et Rafi Haladjian premiers fournisseurs d’accès. Sur cette époque j’ai publié ici un peu des archives du magazine Planète Internet (1996-98), pour les nostalgiques. Ensuite la période hystérique de 1999 jusqu’à l’effondrement de la bulle en 2001 avec Pierre Chappaz, Loïc Lemeur, Michel Meyer et Jérémie Berrebi, héros caricatural un peu malgré lui d’une époque où les medias, faut-il le rappeler, ont surtout brillé par leur ineptie moutonnière.

La bande annonce du documentaire.

Comme journaliste j’ai gardé une vision mitigée de cette époque. A la fois le sentiment de vivre un moment historique, celui de la naissance d’une indutrie qui allait bouleverser les fondements de la société. Un sentiment partagé par beaucoup à l’époque (et toujours) et qu’illustre bien Thierry Ehrmann le sulfureux patron d’Artprice. Ses propos sont violents, militants, à la mesure d’une certain esprit de revanche qui anime beaucoup de flibustiers du Net, très conscients du séisme politique qu’ils véhiculent. J’aime assez sa rage pour tout dire. Il nous rappelle que cette video doit se lire aussi comme document politique.

De l’autre côté j’ai enragé d’assister à l’hystérie médiatique, entre suivisme et médiocrité. Oui la presse n’a pas fait son boulot. Beaucoup d’incompréhension au début, de mépris ensuite puis de suivisme irresponsable. La presse n’a jamais su traiter l’internet sérieusement. Dédaigneuse au début, se faisant pigeonner ensuite par incompréhension à la fois de la technologie, des enjeux et des modèles économiques. Elle a été méprisante quand il fallait être passionnée, enthousiaste quand il fallait être critique, aveugle quand il fallait être lucide. L’internet a révélé beaucoup du mal de notre profession, le suivisme. Les années 99-2001 ont été hystériques parce que les medias ont « peopolisé » faute de comprendre et surtout pour la plus basse des raisons: la netéconomie déversait une manne publicitaire qu’il fallait servir. Les questions posées n’étaient jamais les bonnes et parfois je me demande si ça ne recommence pas…

Pour le reste oui ce fut un moment de folie, j’ai moi aussi quelques anecdotes en vrac:

Ce chef d’entreprise qui m’appelle (j’étais rédacteur en chef de ZDNet.fr) pour me demander de le mettre en relation avec le patron de Yahoo France que je connaissais. « Si je fais affaire avec lui vous aurez vos 10% bien entendu » me dit-il. J’explique que je passerai le mot mais sans rétribution.

Cette avocate d’affaire qui appelle au hasard (à cette époque pour débaucher certains contactaient aux petit bonheur les cadres du top des sites internet) pour « monter en deux semaines le staff des sites européens d’un grand service d’enchères en ligne », salaire mirobolant à la clé. Au téléphone il apparut assez vite qu’elle ne connaissait même pas le nom de son interlocuteur. Délirant.

Au sommet de la bulle, une soirée Kelkoo, où j’accompagnais mon patron de l’époque Freddy Mini. Un investisseur cinquantenaire, costume impeccable et la peau noircie par les UV façon Seguela, qui pousse devant nous un ado maigrichon et au visage constellé de boutons d’acnées qui nous dit « je vous présente le futur petit génie des dix prochaines années ». Je me suis dis à ce moment que la fin était proche. Jamais revu l’asperge boutonneuse.

Ce banquier, investisseur réputé, qui m’invite à déjeuner dans un lieu parisien sélect. Horreur, j’oublie le rendez-vous, en pleine canicule de juillet, je suis en chemise hawaïenne défraichie et chaussures de plage. Je cours au lieu du rendez-vous pour me faire refouler par un maître d’hôtel à la mine dégouté. Moment d’humiliation, ma tenue m’interdit l’entrée. Je fais demander le banquier qui a sa table réservée. Impassible il s’installe dans le hall avec ses conseillers et y fait servir les mignardises. Rien n’étonne, c’est l’époque.

Enfin, dans le style inattendu, cette avocate d’affaire (encore!) très mystérieuse qui me demande conseil pour m’asssocier à un projet confidentiel. Rendez-vous pour rencontrer une célébrité à l’identité secrète et qui souhaite investir sur Internet. Nou sommes en 2000 et ça sent déjà le roussi. Je me retrouve comme ça un soir, 14eme arrondissement, au domicile de Marc Jolivet, humoriste écologiste. Avec son frère réalisateur ils souhaitent évaluer l’opportunité de se lancer dans la diffusion video. C’est l’époque où Canal Web brasse beaucoup d’air et d’argent.  Les deux frères sont sympas, passionnés, et veulent être les premiers à ouvrir la voie. Avec l’avocate c’est le malentendu, elle pense qu’impressionné je vais encourager l’investissement. Problème: la video en ligne en 2000 c’est du flan, de l’esbrouffe pour les pigeons et les medias. Je le sais, c’est trop tôt. J’explique aux deux frères devant l’avocate médusée que dans moins de 6 mois la netéconomie sera réduite en cendre. En revanche il y a peut-être un créneau en vendant des programmes directement à un portail FAI. Surtout ne pas prendre en charge les coûts de diffusion. Trop tôt, trop risqué. L’avocate essaye de faire bonne figure, elle voit les millions s’envoler. La soirée finit autour d’une bonne table, on cause politique. Une bonne soirée. Je ne regrette rien, je leur ai dit la vérité. Pour le business on repassera.  

Une dernière pour finir: interview d’un de ces jeunes patrons mythique de la neteconomie. Il me raconte sa vie comme une légende. Je l’écoute, ahuri par le déballage insensé qu’il me sert. Un scénario concocté sur mesure. Problème c’est un mythomane et surtout un fils à papa qui copie ce qu’il a vu aux USA (comme la plupart des pseudos « entrepreneurs innovants » d’ailleurs). Il veut me faire gober sa légende mais je me suis renseigné. Ecoeurement l’article partira au panier. Les hebdos goberont tout et serviront l’histoire. Banal. La chute n’en sera que plus dure. Le public s’étonnera, à raison car il a été mal informé…

> L’internet à enfin son docu. A voir absolument et enregistrer:
 « Quand l’Internet fait des bulles » 13ème rue, le 15 juin à 22h30, un film de Benjamin Rassat.

 « La guerre finale »
Un extrait des rushs du documentaire avec Thierry Ehrmann patron d’Artprice