Depuis deux ans le RSS est l’objet de toutes les attentions, alors que Feedburner un des principaux services de mesure d’audience du RSS devient gratuit (aussi bien l’analyse technique « pro » que l’hébergement des domaines du client) c’est l’occasion de faire le point sur le sujet. Xiti Monitor a publié quelques chiffres intéressants sur le sujet à partir des données de ses clients.
A retenir:
– Les flux RSS comptent pour 1,8% du total des visites. C’est faible, assez pour faire douter de l’intérêt d’investir. Sachant que ce chiffre doit très probablementêtre surévalué en incluant le trafic généré par les moteurs de recherche qui indexent les liens des articles des flux RSS utilisés sur les sites, blogs et autres espaces éditoriaux (liens qui contiennent le tag Xiti).
– 57% des visites en provenance du RSS ne génèrent qu’une page par visite. C’est LE gros problème du RSS, il encourage un comportement de zapping et l’aller retour vers l’article. En clair le lecteur ne visite pas le site.
– Sur les 43% des visites à partir du RSS générant plus d’une page, la moyenne des pages est de 7,1 contre 8,5 pour les autres sources.
– Même problème pour la durée des visites : 5’53 pour le RSS contre 7’19 pour les autres souces.
Problème: la qualité des visites et l’implication des lecteurs (le « User Engagement ») se mesurent justement par la durée et le nombre de pages ainsi que la fréquence des visites (elle plutôt en faveur du RSS). Paradoxe: le RSS est considéré comme le vecteur de trafic emblématique du Web 2.0 mais il génère des comportements et des visites de mauvaise « qualité ».
Dans ces conditions faut-il promouvoir le RSS?
Hélas oui… Je dis hélas parce que ces données ne facilitent pas la vie de ceux qui ont, comme moi, la charge de la stratégie d’audience mais l’intérêt est aussi réel:
– La souscription à un flux RSS équivaut à un acte d’abonnnement, preuve de l’attachement au média et à sa marque. Paradoxalement se sont les utilisateurs les plus proches de la marque media qui adoptent le RSS pour suivre l’actualité sur une multiplicité de support (personnellement je les utilise aussi sur mon téléphone portable). Pour moi c’est un argument majeur.
– La fréquence des visites est, en théorie, accrue par le RSS en particulier parce qu’il s’agit d’un dispositif d’alerte puissant (effet hélas atténué par la faiblesse des pages vues).
– Les flux RSS sont un dispositif puissant de distribution du contenu en particulier parce qu’ils s’adaptent à différents support et favorisent l’échange (l’effet blog).
– Pour le référencement les flux RSS offrent aux moteurs de recherche une alternative très efficace pour indexer en profondeur les contenus. Très utiles en particulier pour les sites payants (comme Les Echos…).
– Les flux RSS permettent de cibler des usages différents du média et des pôles d’intérêts spécifiques de certains lecteurs que ne peut restituer le rubriquage des sites (suivi thématique, alertes personnalisées, veille etc…). Un atout déterminant pour fidéliser des lecteurs exigeants.
Pour résumer le RSS est un instrument indispensable de fidelisation du noyau dur de son lectorat. Reste à savoir s’il peut dépasser le cadre de cette fraction de lectorat, rien n’est gagné sur ce point. Une piste: les pages personnalisées à la Netvibes, les téléphones.
C’est l’occasion d’indiquer la mise à jour du vénérable Alertinfo le lecteur de flux RSS du Geste qui regroupe les flux de la majorité des titres de presse française. La nouvelle version (téléchargeable gratuitement ici), Alertinfo 2.0, est basée sur le logiciel Feedreader 3.0 (excellente version que j’ai par ailleurs adoptée) et elle permet de sélectionner les sources d’infos avant de télécharger l’application. Pratique pour les débutants.
Note: non je ne commenterai pas les remous actuels autour de Netvibes et du départ de Pierre Chappaz et Marc Thouvenin, étant moi-même impliqué sur le sujet. Dommage la plupart des commentaires sur le sujet sont pour la majorité à côté de la plaque ou insipides. Un seul a retenu mon attention pour sa tentative d’analyse, toutefois imprécise, c’est ici.