Le site Editorsweblog.org (en anglais mais dirigé par un français, Bertrand Pecquerie) fait partie de mes lectures régulières. J’en profite pour signaler une série d’articles à ne pas manquer sur le thème de l’organisation des rédactions et en particulier la question de l’intégration des rédactions en ligne. Alexis Delcambre, Rédacteur en chef du Monde.fr et Bruno Patino, Vice Président du groupe Le Monde, y expliquent longuement pourquoi la question de l’intégration est d’une importance relative et pourquoi on doit préserver la spécialisation des journalistes. Frederic Sitterlé, Directeur des nouveaux medias Le Figaro, et Laurent Guimier, Directeur des rédactions du Figaro.fr, y exposent également leur stratégie autour de la synergie web-papier.
Lire :
– Figaro.fr: Non-integrated Newsroom doesn’t mean non-integration
– “Integration and non-integration are just transitory stages” – Interview with Bruno Patino, Vice President of Le Monde
– Non-integrated newsrooms: Le Monde: 5 reasons why it’s not integrated
L’intérêt majeur de ces entretiens est de montrer que la question de l’intégration des rédactions est finalement beaucoup moins une affaire de théorie que de choix pragmatiques et d’équilibre des compétences. On est loin des choix spectaculaires comme ceux de la Tribune de Genève mais j’aime assez cette approche prudente qui tient compte des aspects très pratiques et opérationnels de la production d’information. Elle nous éloigne aussi du mythe d’un journaliste protéiforme et qui maitriserait l’ensemble des compétences multimedia.
Un point trés important: si l’exigence de la maîtrise de la ligne éditoriale autour d’une marque tend à imposer une direction unique la réalité est aussi celle de deux supports (web et papier) s’adressant à des audiences aux profils et aux exigences souvent différents. La distinction par les usages impose peut être finalement de donner à chaque support les moyens de leur autonomie éditoriale. La coordination n’impose pas nécessairement la fusion.