Leçon inaugurale du CFJ: « Je me sens rabaissé par l’idée de devenir mediateur de conversation »

Cet après midi se tenait la leçon inaugurale du CFJ, l’école de journalisme de la rue du Louvre, un exercice rituel mené cette année par Francis Pisani. Je ne commenterai pas l’excellent discours du journaliste, auteur du blog Transnets, toujours empreint de prudence et de modestie (MAJ 19/10/07: voir des extraits en video ici). C’est devenu son style, celui du voyageur curieux, toujours reconnaissable. L’exercice était complexe. Comment transmettre à la nouvelle génération d’étudiants journalistes cette idée simple et cruciale que leur métier ne s’exercerait jamais plus comme celui de leurs aînés. Une approche en douceur  pour une industrie menacée de ruine.

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Dans la salle j’ai retrouvé quelques autres observateurs de l’industrie des medias, plusieurs exercant au CFJ, Philippe Couve, Joël Ronez, Luc Legay, Philippe Gammaire. Notre étonnement fut total face à quelques réactions de la cinquantaine d’étudiants. Francis Pisani s’est piqué d’un petit sondage à la volée:

« Qui utilise les flux RSS, Del-icio-us, Digg.com? »
Pour chacun de ces services pratiquement aucun doigt ne se lève! Derrière moi, une étudiante me demande de lui épeler D-I-G-G. Stupéfaction. A y réfléchir je ne suis pas du tout étonné du manque de notoriété d’un Del-icio-us, dont on oublie vite que l’interface ésotérique et la philosophie en ont fait depuis le début un instrument d’initié aux arcanes de la tagologie. Idem pour Digg.com pourtant plus accessible, mais qui reste aussi le joujou d’une communauté de geeks. Ne pas le connaître indique pourtant une sévère méconnaissance du débat sur les nouveaux medias et ses services emblématiques. La méconnaissance du RSS, en revanche, m’inquiète tout autant qu’elle me confirme la faible pénétration de son usage. Elle m’inquiète car elle est la clé permettant de comprendre le fonctionnement du nouvel ecosystème de l’édition en ligne.

« Qui utilise Skype, Facebook, Myspace? »
Quelques doigts se lèvent, on respire. Quelques doigts seulement sur cinquante. Les étudiants étrangers en particuliers utilisent Skype. Connaissent-ils sans les utiliser ou ne les connaissent-il pas? On ne le saura pas. La nuance laisse pourtant s’ouvrir un abîme au sein d’une génération. La crise de la presse est aussi une crise des usages. Comment envisager de reconstruire notre industrie si les nouveaux usages restent inconnus? Frisson.

Viennent enfin les questions de la salle qui donnent le ton. Point positif on aborde franchement les points qui fâchent. Choc frontal:

« La presse écrite (papier) va-t-elle disparaître? »
Francis botte en touche, refusant prudemment de croire à la substitution des médias les uns aux autres. Certes…  Je n’ai pas la bonhomie d’un Pisani mais je ne crois pas qu’il soit judicieux de laisser planer l’indécision face à ceux qui rejoindront peut être nos rédactions. Il y a urgence. Francis donne tout de même la bonne piste: la presse écrite ne doit plus s’identifier au papier ou a un quelconque support, notre métier c’est l’information.

« Je me sens rabaissé par l’idée [de devenir] un médiateur de conversation. Ne sacrifie-t-on pas le regard extérieur au profit de l’intelligence collective? »
Francis avait en effet avancé l’idée d’un nouveau rôle pour le journaliste celui de « médiateur de conversation ». Pour les habitués des débats sur les blogs et du Web 2.0, l’idée n’est pas nouvelle. Ici on touche le nerf. Le nerf, c’est une certaine idée du journaliste dont le pouvoir, car c’est bien de cela dont il est question (ne tournons pas autour du pot), vient de la légitimité de son statut d’intermédiaire privilégié. Le fantôme de Bourdieu plane un moment…

« Rabaissé »! Le mot est violent mais tout est dit. Je rends hommage à la franchise de cet étudiant qui dit en un mot ce que murmure toute une profession effarée devant les saltimbanques du web 2.0. La vérité c’est qu’on paye deux ans de malentendus autour du discours sur les medias participatifs et du citoyen journaliste. Deux ans pendant lesquelles beaucoup d’élucubrations ont masqué l’essentiel du message du Web 2.0. La nécessité de concevoir aussi, et non exclusivement, l’information comme un flux de discussions, d’oser apprendre de ses lecteurs, de les associer à la construction du media sans forcément céder sa plume, en la cédant parfois. Dur, dur, d’exposer les mille et une nuances et l’absence d’une recette unique qui s’appliquerait à chaque media.

« Rabaissé »! Cher étudiant, comment te dire, comment t’expliquer, avec ceux qui ont oeuvré,  depuis dix ans, à la mise en pratique de l’interactivité sur les sites médias. Patiemment, prudemment, pour ne pas heurter le mépris ouvertement affiché par l’élite de notre profession pour l’idée même d’écouter ses lecteurs. Sa terreur animale d’imaginer la critique de la plèbe s’exposer à la vue de tous, de ses pairs. Comment t’expliquer qu’il n’a jamais été question de rabaisser, ni d’oublier l’ambition humaniste de notre profession. Comment t’expliquer qu’il n’a jamais été question, dans ce combat,  de vérité mais de classe sociale, de superstition, d’hypocrisie, bref, de pouvoir.

Comment te dire que nous avons vu ce qui a tué notre presse…

> Lire aussi ce matin dans Les Echos:
La presse toujours en quête d’un nouveau modèle pour le futur
> Sur Samsa News
Le journaliste multimédia est-il condamné à avoir le cul collé sur sa chaise?

> Un étudiant commente aussi sur son blog:

51 réflexions sur “Leçon inaugurale du CFJ: « Je me sens rabaissé par l’idée de devenir mediateur de conversation »

  1. Je comprends tes réactions… Mais pour les avoir vu en cours, ces étudiants, de première comme de deuxième année, ces deux dernières semaines, je les sais aussi avides de comprendre ce qui se passe, conscient qu’il se joue en ce moment quelque chose. Ils sont encore en formation au CFJ, ils ont la chance de bénéficier d’un programme qui donne une place très large à Internet.

    Et si ils sont destabilisés comme d’autres, ils sont en position de prendre le train en marche dans les meilleures conditions. Pour ceux d’entre eux qui ne se laisseront pas bloguer par la peur d’être rabaissés.

    Nous leur disons, et nous leur répétons,la chance qu’ils ont d’arriver dans leur métier au moment où tant de choses s’inventent…

    Dommage, vraiment, que l’absence de train m’ait privé de cette leçon inaugurale.

  2. Au fond je suis plus optimiste que ne le laisse penser ce billet. Je pense qu’on leur doit aussi un discours aussi franc que leurs questions. L’enjeu est de reconstruire une industrie. Vite. Pour ça on ne peut laisser planer le doute sur les symptomes qui ont miné notre profession. Ne laissons pas croire que la question s’aborde comme une dissertation. Ce sont les usages qui ont changé et on précipité la chute de la maison, il n’est pas envisageable de rebâtir sans apprendre les nouveaux gestes, les nouveaux reflexes, les nouveaux langages.
    En disant cela je ne prends pas la casquette d’un prof mais celle d’un employeur.

    (Bon, dans deux ans, je suis sûr qu’ils seront épatants…)

  3. Les journalistes sont pas tech-savvy, mais ça s’apprend!

    Le problème, et c’est ce qui m’a le plus impressionné au CFJ, ce sont les étudiants qui se voient comme les gardiens immuables de la démocratie et des intérêts du glorieux peuple français (j’en rajoute à peine).

    Dans leur esprit, leur rôle est sacré et leur métier intouchable. Si il y a des difficultés financières, ils daignent accepter les proposition des économistes (sic). Ou pas.

    Si le lectorat baisse, c’est la faute de l’école qui débilise et de la télé qui lobotomise. Comment moi, journaliste, puis-je me remettre en question? Si je le fais, c’est la démocratie qui s’écroule!

    Le problème tient dans cette idéologie plus que dans les technologies. Tant que les journalistes ont la certitude d’évoluer hors de l’économie, ils n’ont aucune raison de modifier leurs pratiques. Plus dure sera la chute…

  4. J’ai raté ça, un empêchement de dernière minute. Emmanuel, je partage ton constat, j’ai eu l’occasion de discuter avec des étudiants du CFJ pendant la campagne présidentielle et j’ai vu qu’ils ne connaissaient ni les outils, ni usages et pratiques. À travers la démarche de la néthique, nous tentons aussi de réfléchir à la fiabilité des sources, la notion d’autorité et l’identité numérique (prochaine journée néthique à la cité des sciences en novembre sur la «déontologie des nouveaux médias»*). Sans parler de l’éducation et de la médiation en général.
    Penser que cela revient à être rabaissé est une erreur, je crois au contraire que le journaliste-médiateur aura probablement plus d’importance.
    Vraiment, on voit chaque jour que nous devons encore expliquer le b.a.-ba.

    C’est un peu inquiétant, car les enjeux (et les besoins surtout à l’ère de l’infotainment) sont tout à fait concrets aujourd’hui pour la presse et aussi pour la démocratie (osons le mot !). Il faut ouvrir les fenêtres. La venue de Francis est un bon signe, j’espère qu’il y en aura d’autres.
    (Je parle aussi comme employeur d’ailleurs)

    *ton éclairage sur cette question serait le bienvenu…

  5. Pas ou peu sensibilisés, certes. Mais susceptibles de l’être, oui.

    Pour beaucoup d’entre nous, Internet a été dépeint dans nos classes comme un outil peu fiable, dangereux pour les forteresses du savoir cachées au fond des bibliothèques (particulièrement pour ceux d’entre nous qui sortent d’un cursus universitaire classique). Son statut était alors tout au plus celui du divertissement.

    Au-delà de la question de la relation Internet et journalistes et avant même d’entrer dans les détails de l’intérêt de la mise en réseau, je pense qu’il faut prendre en compte la difficulté d’admettre que le Net puisse être une source légitime d’information alors que notre parcours scolaire nous a plutôt incités à une position de méfiance vis-à-vis de l’univers digital.

    – Une étudiante

  6. Oui Emmanuel, comme toi j’ai été stupéfait hier par la méconnaissance TOTALE de ces jeunes étudiants en journalisme de l’utilisation d’un outil de veille tel que le flux RSS.
    Celà dit, avec Joel, Philippe et Sébastien comme professeurs je pense qu’ils vont vite prendre conscience de l’utilité d’un tel système pour leur futur métier.

    En revanche la question du pouvoir m’inquiète beaucoup plus. Ces jeunes sont restés sur l’ancien schéma et alors même qu’ils ne sont pas encore journalistes ils se sentent faire partie d’une élite et se sont déjà placés sur un piedestal…

    Or, c’est très exactement la ligne de fracture qui existe aujourd’hui entre l’audience et les médias.
    C’est ce fossé qui a fortement contribué, à mon avis, à l’emergence du journalisme citoyen.
    Et le « journalisme citoyen » a au moins un grand mérite : celui d’avoir secoué une profession, la notre, qui s’endormissait sur de vieux lauriers. Aveugle et sourde (je dirais même méprisante) face aux mutations technologiques.

    Si d’ici deux ans, ils n’ont pas compris l’absolue nécessité de nouer des liens forts avec leur lectorat, de savoir pour qui ils écrivent, d’accepter d’être critiqués en live, alors je suis très inquiet pour l’avenir de ces jeunes car ils seront hors-course avant même d’avoir commencé leur métier.

    PS : euh, juste un rectif sur mon nom, Gammaire et non Grammaire :-))

  7. je salue au passage encore une fois le travail des étudiants de la spécialisation Multimédia (à travers leur blog « écran de campagne ») pendant la campagne, j’ai été étonné par leur adaptation au support et leur capacité à rendre compte de l’actualité de la net-campagne (et donc à capter les « conversations »)

  8. Moi aussi je suis inquiète quand je cause avec de jeunes journalistes de leurs formations, de leurs attentes. On espère (pour eux) qu’on peut compter sur leurs facultés d’adptation.

  9. Puisque je suis l’étudiant cité, je me fends d’un réponse.

    Votre billet ne touche qu’un côté de mon intervention. Le fond du problème était celui de la recherche d’information, du terrain et de l’intelligence collective. Je ne vais pas refaire ici ma question à Francis Pisani, mais pour en avoir discuté ensuite avec lui, nous étions tout à fait d’accord sur la question de l’extériorité nécessaire du journaliste. Question que les gens qui voient le Web 2 avec des oeillères n’abordent pas du tout.
    Je suis tout à fait sensible aux écolutions de l’Internet. Je suis d’ailleurs très heureux de pouvoir vous répondre ici alors que je n’aurais pas pu si vous aviez écrit dans Libé! Nombre d’étudiants du CFJ ont des blogs, sont désireux de partager leurs info, de discuter avec leurs lecteurs (mais pas uniquement ça)…
    Mais cela ne nous empêche pas de vouloir nous poser des questions sur ce qu’on nous propose. C’est ce qu’on apprend aux premiers pas du journalisme non? Sur la question du doute, là encore Francis Pisani est allé dans ce sens hier…
    Ne croyez pas que douter nous empêchera d’agir!

  10. J’en remets un petite couche, qui va peut-être vous rassurer.
    Ce que nous attendons, ce sont des outils pour faire mieux notre métier. Pour beaucoup d’entre nous, poser des commentaires ou y répondre est assez naturel, nous ne le théorisons pas, car nous avons grandi avec contrairement au personnes plus âgées qui du coup d’empressent de mettre de grands noms dessus. Alors que l’ado avec son skyblog ne se dit pas qu’il fait du web 2. Il communique, fait du contenu… nous voulons faire pareil, sur le web ou sur n’importe quel autre support.

  11. Un témoignage en passant. Je déjeunais hier avec le patron de la rédaction web d’un média « classique ». Il disait: « aujourd’hui, quand je cherche des journalistes multimédia je ne parviens pas à trouver les profils qui m’intéressent parmi les étudiants sortis des écoles de journalisme ».

  12. Merci Antonin, ce que je vois et lis sur ton blog ne correspond pas à ce qu’on a pu entendre hier et c’est très bien ainsi.
    Je n’ai pas développé l’autre aspect de ta question parce que j’ai perdu le goût de la dissertation et que le blabla sur l’intelligence collective me plonge immanquablement dans un roupillon de première catégorie.

    Aussi parce que Francis a bien répondu sur ce point en montrant comment la collaboration et la mobilisation des lecteurs peut permettre la création de contenus d’un nouveau genre (base de données cartographiques par ex).

    Il y a un point autour de cette discussion qu’i n’a pas été abordé et qui me tient à coeur sur ce blog. Si nous en venons à chipoter à ce point sur ce qui peut apparaître comme des détails ou des postures intellectuelles c’est que ces questions sont au coeur du nouveau modèle économique de la presse en ligne. Le constat est trés clair: un media ne peut plus survivre dans le seul périmètre de la production éditoriale de ses équipes.
    Pour cette raison le « produit » éditorial repose sur périmètre plus étendu (services, communauté etc…)

  13. @Philippe Couve : ça va changer trés trés vite, ce n’est pas à toi que je vais l’apprendre… 🙂

    @All : le hasard a voulu que j’anime un TP sur veille et recherche d’information sur Internet le lendemain de cette leçon inaugurale (dont j’ai loupé les deux tiers). Nous sommes donc en plein dans la pratique du RSS (installation et paramétrage d’un agrégateur, manipulation des flux, OPML, etc.), et je confirme qu’il s’agissait bien jusque là de notions ignorées.

    Mais cela s’explique très bien, et ne doit pas nous permettre de tirer des conclusions hatives : les étudiants de 22 ans sont dans une zone grise : moins numériques que les ados, car ayant passé toute leur scolarité avec des profs analogiques (ceux que par une autre coïncidence j’appelais des dinosaures dans un billet hier). Et moins que leurs ainés qui sont alimentés apr une pratique professionnelle (soit dit en passant encore largement améliorable chez les journalistes en exercice, c’est un paradoxe sur lequel je pourrais revenir).

    Il faut donc à un moment donné que ça commence quelque part. Et le rôle de la formation initiale, c’est justement de former. Je ne vois donc pas où est le probleme à découvrir le RSS en arrivant, en tout cas en 2007 (dans 5 ans, ça se discute). Cela le serait s’ils terminaient leurs études sans l’avoir intégré à leurs pratiques.

    A une étudiante qui me faisait part des interrogations et doutes qui les saisissait depuis 15 jours et les conversations qu’ils ont eu avec l’équipe enseignante, j’ai répondu qu’au contraire, je trouvais tout cela trés positif :

    – le journaliste doit selon moi rester dans une position de précarité (ne m’amenez pas sur le terrain du statut du salarié SVP, merci), il doit douter, en permanence.
    – le rôle de la formation initiale n’est pas de rassurer les étudiants dans leurs certitudes, mais au contraire les faire douter, de manière à faire naitre un questionnement.
    – il y a de multiples perspectives pour justement ceux qui arriveront dans la vie professionnelle avec la plus graned humilité face au lecteur et à la technologie.

    On a également eu le débat sur la culture du fragment, ils trouvaient dommageable de restreindre un journal (selon eux pris comme un tout) à la consommation d’un seul article (on m’a même dit, « un journal c’est comme un CD », ce à quoi j’ai retorqué que le CD n’existe plus depuis longtemps…).

    Puis, au bout de 5 mn de manipulation de NewsNetWire, toutes les réserves ont disparu, et tout le monde s’est rué tête baissée dans l’agrégation…

    Sales jeunes, va 🙂

  14. Dans le papier des Echos en lien:

    « La dictature de l’interactivité encouragée par Internet »

    Figure de style qui en dit long et qui reprend ce que tu disais, Emmanuel, sur le sentiment de perte de pouvoir.

  15. Emmanuel,

    J’anime l’autre groupe du CFJ sur le même sujet que Joël(celui d’Antonin justement) et je te rassure : les étudiants ont tous un compte Netvibes ouvert cet après-midi 😉 Le RSS par la pratique, c’est plus simple.

    Pourquoi leur reprocher de ne pas connaître ce qu’ils sont venus apprendre ?

    Je trouve qu’ils sont plutôt bien en phase avec l’objectif du cursus qui est de leur donner de « l’agilité numérique ». Avides d’apprendre comme le dit Sébastien.

  16. Petite contribution d’un autre étudiant du CFJ…

    La rareté des mains levées hier à l’évocation de Digg ou de Delicious a dû en effet faire frémir les habitués de la « Digital litteracy ».

    Mais Francis Pisani a rappelé que l’envie de découvrir et le désir de comprendre sont la base de la « façon d’être » journaliste. Les étudiants du CFJ ont cette base. Elle ne demande qu’à être alimentée.

    On a raison de souligner qu’il s’agit d’une chance pour nous: il y a là matière à réfléchir et à inventer, un nouveau monde de possibles. Quoi de plus exaltant pour un jeune journaliste en devenir?

    Il faut donc cesser de regretter la belle époque ou de craindre la fin des haricots. A cet égard, la métaphore de l’écosystème m’a semblé juste: rien ne disparaît du moment qu’on s’adapte, qu’on trouve une niche.

    C’est cette niche que le journaliste doit aujourd’hui défendre dans la société. Non pas comme une chapelle ou un pouvoir, mais comme un regard, une manière d’aborder le monde. Cela passe par des compétences qui peuvent s’exercer sur n’importe quel support. C’est de là que le journaliste trouvera sa légitimité.

    Reste à inventer la rhétorique qui lui permettra d’être ce « médiateur de conversation » mais aussi, je pense que la nuance était riche, un « susciteur de conversation ».

    Pour en revenir à nous, étudiants, et à la manière dont il faut s’y prendre pour nous « convertir », je crois qu’il faut éviter deux attitudes.

    D’une part, celle de l’initié qui rend les choses plus éloignées pour les moins « numériques » d’entre nous (façon rencontre du troisième type).

    D’autre part, celle du prophète 2.0 idéaliste, qui n’accepte pas le questionnement et la critique. Le 2.0 est certes une chance, une ouverture, mais pas une religion.

    Francis Pisani a évité ces deux postures et c’est en cela qu’il a placé, me semble-t-il, l’année sous de bons auspices…

    Lançons-nous!

  17. Je rassure tout le monde, je ne tire pas de jugement définitif sur ce que j’ai entendu. Et ce qu’on ne sait pas peut s’apprendre facilement (surtout en matière de technologie).
    Joël résume assez bien le sens de notre surprise: la génération des nouveaux lecteurs de la presse semble assez décomplexée et familiarisée avec les technologies et nous vous voyons comme une composante de cette génération. Ca nous servira de leçon…

    Pour le reste il serait un peu trop commode de croire que le fond du débat soit lié aux technologies.

    Tous mes voeux vous accompagnent pour ces prochaines années

  18. Tout à fait d’accord avec la notion de « zone grise »: nous faisons partie d’une génération charnière.

    Tout cela offre bien des perspectives de réflexion aux étudiants de sciences de l’éducation. Car le journaliste n’est pas seul à devoir s’adapter: à quand le prof numérique?
    Problème: les réticences risquent d’être encore plus forte chez les professeurs qui, pour reprendre la réflexion de Nico, évoluent en-dehors de l’économie.

  19. Un grand moment qui a permis aux quelques observateurs présents (non étudiants…), de toucher du doigt un certain décalage de culture, ou de sensibilité. Francis Pisani a donné l’occasion ici à ceux qui volent habituellement en rase-motte au dessus du terrain de l’information, de prendre un peu de hauteur. Il ne s’agissait pas de monter dans la stratosphère, tel un avion furtif, pour obtenir une vue sans relief, mais bien de se situer à la bonne hauteur, celle d’un drône ou d’un planeur, pour apprécier à la fois les reliefs et les événements plus lointains.
    Aux étudiants maintenant de savoir surveiller attentivement leur altimètre, pour couvrir intelligemment leur territoire 🙂
    Extrait vidéo de l’intervention de Francis Pisani (8 min.)

  20. Le manque de connaissance de ces étudiants au sujet de ces technologies qui sont au cœur des enjeux de la production et de la diffusion de l’information aujourd’hui me surprend un peu, mais ça ne m’inquiète pas.

    Ça me surprend en raison de leur âge : est-ce que je surestimerais pas l’aisance dans les NTIC des nouvelles générations, ou bien cela ne concerne-t-il que les étudiants de certaines filières, plutôt « littéraires » (lettres, sciences humaines et droit), dont sont issus majoritairement les étudiants en journalisme ?

    Mais ça n’a rien d’inquiétant, car ils sont jeunes, justement, et ils sont en formation ! J’ai la plus grande confiance en leurs professeurs, notamment ceux qui viennent de s’exprimer ici 😉

    Puissent ces enseignants leur faire comprendre à quel point les jeunes journalistes qu’ils vont être dans quelques années auront une véritable « mission » à accomplir auprès de l’ensemble de la profession…

    Et cette mission n’est certainement pas de reprendre le flambeau vacillant du journaliste sur son piédestal, arbitre de la démocratie éternelle et civilisateur des foules (on en a déjà parlé sur ce blog, Emmanuel 😉

    Que ces jeunes prennent conscience que si eux ne baignent pas encore dans les NTIC, bien nombreux sont leurs aînés qui les ignorent et les refusent carrément, dans une démarche clairement suicidaire pour leur avenir professionnel.

    Personne ne sait vraiment ce qu’il va advenir dans les années qui viennent de la presse et des rédactions telles qu’on les connait aujourd’hui, et nous avons toutes les raisons d’être très inquiets.

    La formule de Francis Pisani en revanche (ce métier n’est plus lié au support, c’est l’information) encourage à penser qu’il y a tout de même un avenir pour les journalistes, à défaut d’avenir pour les journaux…

    La mission de ces jeunes futurs journalistes est bien d’inventer eux-mêmes ce nouveau métier qui sera le leur, et qui ne ressemble en rien à ce qu’ils imaginent et à ce que nous connaissons.

    C’est une belle mission, qui demande de la curiosité, de l’imagination, de la créativité, et surtout, surtout, une absence totale de conformisme !

    Bienvenue donc, jeunes étudiants journalistes dans ce monde en décomposition de la presse d’aujourd’hui. Mettez vous au travail et étonnez-nous 😉

  21. @ étudiants

    Une autre manière de dire les choses (vu du côté des « vieux »). Ca fait une bonne dizaine d’année qu’on se heurte à des murs de désintérêt puis d’incompréhension dans les rédactions que nous fréquentons face aux défis multiples qu’ont fait naître la numérisation et le web. Au moment où l’édifice ancien se lézarde chaque jour un peu plus, nous attendons beaucoup de la jeune génération, la votre. Une forme d’impatience sans doute de notre part 😉

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  25. « La crise de la presse est aussi une crise des usages. Comment envisager de reconstruire notre industrie si les nouveaux usages restent inconnus? Frisson »
    Frisson qui irrite chaque jour quand on travaille au web de médias qui tentent leur virage numérique…
    Pure players vs. médias traditionnels…la bataille semble déjà (presque) perdue dans bien des secteurs (féminin, culture…) : c’est valeureux de vouloir convertir et former à tout prix tous ces journalistes. pendant ce temps certains embauchent des gens qui ont tout simplement la bonne posture et grillent les autres.

  26. D’un autre côté les sites basés sur le contenu utilisateur n’ont pas encore fait la preuve qu’il pouvaient faire la différence en matière de création de contenu original (sur le long terme). Donc la bataille n’est pas perdue.

  27. Je suis assez de l’avis de Nico : « Les journalistes sont pas tech-savvy, mais ça s’apprend! » Quand on voit les connaissances et la culture générale nécessaires pour passer un concours d’entrée, il est clair qu’un Netvibes ou autre agrégateur n’est pas forcément nécessaire.

    Je trouve même positif que « ces étudiants se voient comme les gardiens immuables de la démocratie et des intérêts du glorieux peuple français ». Et que « Dans leur esprit, leur rôle est sacré et leur métier intouchable ». C’est certainement l’approche à avoir (le métier de journaliste –souvent idéalisé– reste une vocation), et comme l’indiquent les commentaires de Joel Ronez, ils apprendront à maîtriser les nouveaux outils.

    Comme le dit Antonin, les jeunes (je prends un coup de vieux au passage) sont des utilisateurs des outils techniques d’aujourd’hui. Ils font du web2.0 comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, même s’il est préoccupant –comme tu le signales Emmanuel– qu’ils n’identifient pas davantage ces outils et services.

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  29. Salut Emmanuel, salut à tous,

    On prend souvent pour principe que les plus jeunes que nous (j’ai 36 ans) sont les plus à l’aise avec l’Internet et ses nouveaux modes d’expression.

    C’est probablement un tropisme hérité de la constatation que les plus âgés que nous, disons la génération d’avant, aux commandes, sont souvent peu au fait de ces nouveaux médias et je reste gentil.

    Malheureusement, ce principe est faux. J’ai déjà pu constater que des plus jeunes que moi étaient largement aussi incultes en netbizness que des plus anciens.

    Je crois que la génération charnière, chers amis, c’est nous. Nous, parce que nous sommes encore attachés à la presse écrite et que pour nous, le web est une sorte de super-presse écrite (une hyper presse écrite même) et qu’on s’est jeté là dedans avec la soif des passionnés découvrant de nouveaux jouets.

    Pour les plus jeunes, le média écrit, qu’il soit net ou pas net, est souvent déjà bien loin. Digg, Del.ico.us… Tout ça est bien rasoir pour la nextgen qui préfère de loin un YouTube.

    Bref, tout dépend de comment voit-on le net ? Si c’est comme une extension de l’écrit, c’est chouette pour nous, mais un peu fantasmé. Le net pour les jeunes, c’est surtout une extension de la télé.

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  32. Dommage.

    Quel dommage que vous, Messieurs, ceux-là même qui traitent les étudiants de méprisants, optiez pour ce ton péremptoire que vous reprochez à vos collègues.
    Surprenant tout de même de vous lire fustiger « le mépris ouvertement affiché par l’élite de notre profession pour l’idée même d’écouter ses lecteurs », quand vous affichez ce même mépris pour les étudiants en journalisme, eux aussi votre audience.
    Comme souvent, vous savez (tout). Tout des usages des étudiants, tout du verbiage compliqué qui ne dit pas grand chose.
    Quel dommage de vous avoir vus vous moquer (paternellement, s’entend, à défaut de (con-)fraternellement) de ces mêmes étudiants au sortir de la leçon inaugurale. Vous gausser de leur inculture, vous extasier face à votre science, vous féliciter mutuellement.
    Quel dommage aussi que finalement, vous, observateurs privilégiés des médias, continuiez à maintenir le fossé qui vous sépare du monde réel. Pour ne pas vous rendre compte que ceux qui ne connaissent pas encore les flux RSS après quinze jours de cours, les maîtriseront parfaitement dans quelques semaines. Peut-être va-t-on aussi à l’école pour apprendre?
    Quel dommage de vous lire « Comment t’expliquer? » Peut-être est-ce là qu’il faut agir. Transmettre d’abord, expliquer, ensuite.
    Quel dommage que ceux qui critiquent « l’élite » se donnent à voir comme une « nouvelle élite » de ce nouveau journalisme, méprisante envers tout le reste, méprisante envers les « nouveaux ».
    Quel dommage que vous ne saisissiez pas que le multimédia nous est tellement familier que nous ne l’intellectualisons plus.
    Quel dommage, enfin, que si [vous avez vu ce qui a tué votre presse], vous ne preniez en compte que vous lui avez porté le premier coup (et nous vous en remercions), et que nous l’achèverons.
    De grâce, n’oubliez pas que vous avez cheminé pour devenir ces journalistes 2.0, et que ces étudiants n’en sont qu’au début de leur cheminement. Laissez-leur aussi le droit de se créer, de s’imaginer et d’inventer leur métier.
    Un jour, sûrement, ils seront, comme vous l’êtes aujourd’hui, des pionniers du journalisme à venir. Avec un peu de chance, ils ne mépriseront pas ceux qui arriveront la tête encore relativement vierge, et qui ne maîtriseront pas tous les codes de leur entendement novateur.

    Un jeune journaliste multimedia

    PS : un point me rassure tout de même, vous continuez à faire des fautes d’orthographe. Vous sembliez tellement inatteignable, cela vous rend sympathique.

  33. Là vous vous trompez (mais j’admets bien volontiers avoir été un peu pompeux, on me l’a dit), je n’ai aucun sentiment de mépris je trouve même ces interventions salutaires. Je trouve tout à fait pertinentes les remarques d’Antonin et des autres étudiants. J’aime assez l’idée: « Quel dommage que vous ne saisissiez pas que le multimédia nous est tellement familier que nous ne l’intellectualisons plus ». Bien vu!

    La vérité c’est que nous attendons beaucoup de cette génération et que nous avons probablement projeté beaucoup de nos fantasmes. J’en tire des leçons qui vont d’ailleurs dans votre sens.

    Je reviens aujourd’hui d’une conférence à l’ESJ Lille et j’ai choisi de présenter le problème de façon différente en leur montrant un véritable business plan d’un site Web. En quelques chiffres je leur ai montré le problème économique qui se pose à nous, éditeurs, et comment il n’est plus possible d’envisager de concevoir les projets éditoriaux comme on le faisait auparavant. Ca donne une vision moins romantique mais la démonstration m’a semblé très efficace.

    Pour le reste je n’ai aucun doute qu’ils inventeront de nouvelles pratiques, qu’ils transmettront à leur tour.
    Loin de moi toute idée de mépris.

    (et désolé pour les fautes)

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  35. Bonjour,

    Je suis modérateur au Monde Interactif (ou comme cette activité fut définie par Antonin un « médiateur de conversation ») depuis plus de 3 ans et j’ai découvert votre blog par l’intermédiaire de l’article de Sophie Falguères sur l’Observatoire des médias, voici une partie de ce que je lui écrivais en réponse à son billet :

    « Les modérateurs du Monde Interactif sont [considérés comme] des journalistes à part entière(…)

    [ils] ne se contentent pas de bêtement valider ou supprimer tel ou tel message, ils ont un suivi rigoureux et aigu de l’actualité et des débats sur les différents espaces interactifs, une connaissance certaine des lecteurs et participants au site, tant d’informations qui sont relayées auprès de la rédaction (…) Ils n’hésitent pas à proposer tel ou tel projet, telle ou telle évolution à la rédaction pour rendre ces lieux d’interactivité plus attractifs et plaident constamment pour un rapprochement entre le journaliste et le lecteur/internaute.

    A ce titre, mais ça n’engage que moi, je trouve dommageable que l’interactivité chez certains confrères soit laissée à une société complètement externe à la rédaction.
    En revanche, la venue de sites comme Rue89 est une excellente nouvelle.

    J’ose espérer, car je ne nie pas le problème, qu’à terme, ces formes d’expressions (forums, réactions, blogs, etc.) très nouvelles et parfois (encore…) regardées avec suspicion ou indifférence, seront reconnues comme essentielles par l’ensemble de la profession, que la parole des internautes ait toute la considération qu’elle mérite.

    Les choses semblent progresser dans le bon sens, souhaitons que cette évolution s’accélère… »

    Au-delà de la reconnaissance (légitime) de l’entreprise de presse pour laquelle je travaille, je considère, pour les raisons esquissées plus haut, mon activité comme partie intégrante du métier de journaliste mais il reste encore fort à faire, ne nous leurrons pas, pour qu’elle soit pleinement reconnue par l’ensemble de la profession et jugée sans aucune forme de mépris (consciente ou inconsciente).

    Un, et je rejoins Sophie sur ce point, pour la méfiance que ces nouvelles formes d’expressions continuent à susciter (d’autant qu’il est sans aucun doute plus excitant d’être sur le terrain que devant son écran d’ordinateur). Deux, parce que nombre de confrères peinent encore à l’intégrer comme un outil éditorial précieux qui ne cesse pourtant d’évoluer et d’apporter une plus-value indéniable à l’information.
    Un outil qui, bien utilisé, crée un dialogue donc un débat essentiel entre le journaliste et l’internaute.

    Cependant, ne faisons pas grise mine, comme je le soulignais précédemment, la situation évolue, souhaitons que ce changement de comportement devienne la norme.

    Tristan

  36. Bonjour à tous

    2 points seulement car vous avez bien fait le tour de la question en débattant :
    1 – la filière LITTERAIRE est trop souvent une filière par défaut pour les inaptes aux maths, à la science, à la technologie précisément.
    Mon fils, 16 ans, en lycée parisien, a CHOISI la filière littéraire et il est ahuri du déficit en esprit scientifique, idem sur l’approche de l’ordi (il a 10 ans de Mac)
    2 – Le RSS est l’outil de veille le plus abordable que je connaisse (et je suis exigeant sur l’ergo). Que des étudiants en journalisme soient passés à coté me fait craindre 2 choses alternatives : soit leur curiosité est déficiente (dur pour un journaliste), soit leurs profs (d’hypokhagne ???) ne se sentent pas concernés et on en revient au point 1 : la filière LITTERAIRE.

    J’appelle ça le « complexe du magnétoscope et de machine à laver ». CLICHé : une femme ne sait pas programmer un magnétoscope, un homme ne sait pas programmer une machine à laver.
    Rapportez ça à Littéraires vs Scientifiques….
    Et relire La Méthode d’Edgar Morin.

    David

  37. A contrario

    Grace aux RSS, il m’arrive d’envoyer un lien à une journaliste spécialisée dans l’environnment.
    Tres souvent, elle connaissait déja
    Aujourd’hui, victoire, elle me répond qu’elle vient de faire l’interview du chercheur que je citais (Christian Velot).

    J’arrive donc (moi, non-spécialiste) juste aprés le point de découverte. Le réseau + le carnet d’adresses + revue de presse permettraient de se passer des RSS (que la journaliste a essayés sans adopter).
    David

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