Etats généraux de presse: toujours la pub

Compte rendu express par Eric Scherer (AFP) de la troisème session du pôle Internet et numérique des Etats Généraux de la presse écrite. On planche encore sur la question de la pub. Cette fois on parle de baisse des recettes publicitaires pour les medias en ligne à partir du deuxième trimestre aux US, sur le quatrième trimestre en France. Marie-Laure Sauty de Chalon, CEO d’Aegis Media Europe du Sud, s’inquiète du prix de la pub, tiré vers le bas. C’est en effet le risque annoncé par pas mal d’analystes. Risque auquel il faudra résister. L’expérience de 2001 a montré qu’on se relève difficilement des braderies improvisées.

A noter que l’on désigne à nouveau Google et sa position dominante: « On est tous en train de se mettre dans la gueule du loup » a-t-elle expliqué. On parle d’un taux de reversement de 70% (ce qui me paraît la moyenne basse, très basse tout de même) et un chiffre d’affaire de près d’un milliard d’euros (chiffres estimés mais non-confirmés). De l’autre côté on fustige la faiblesse des titres français en matière de référencement. Sur ce point je ne suis pas tout à fait d’accord. Certes la presse quotidienne régionale qui devrait être en pointe en matière de presse en ligne s’est repliée sur elle-même (à mon avis) mais les principaux titres ont au contraire phagocyté assez rapidement Google News en mettant en place une politique de production de dépêches assez agressive. Simplement une partie des contenus n’est toujours pas mis en ligne, gratuitement ou non. Je ne suis pas sûr qu’il y ait des marges de progression si importante que cela alors que Google se tourne de plus en plus vers les contenus « rich media ».

Bref je pense qu’il y a  surtout une trop grande disparité des pratiques pour en tirer une conclusion globale. A vrai dire mon sentiment c’est que la presse est passée d’une méfiance trop grande vis à vis de Google à une soumission dangereuse. La course au volume se fait parfois au détriment de la cohérence du positionnement éditorial. Normal avec un prix de la pub 3 ou 4 fois inférieur à nos voisins anglo-saxons la course au volume est ouverte. Le piège est là. Intéressant de voir que les acheteurs d’espace et les régies prennent conscience que la course au prix le plus bas va à l’encontre des intérêts de tous et n’a pour conséquence qu’un alignement à terme sur Google. Une perspective mortelle.

Plus d’infos anxiogènes: TELECHARGEZ le rapport Perfect-Storm 2008-2009 d’AFP MediaWatch  qui propose un état des lieux annuel des medias.


6 réflexions sur “Etats généraux de presse: toujours la pub

  1. Forcément, quand on se voit proposer par des régies pro 50 cts du CPM brut (avant leur com’ de 35 à 50%)… comment « bouffer » à moins de pisser du communiqué de presse (ou de la dépêche) ? C’est encore plus vrai quand on est un média spécialisé (donc audience plus réduite).

    Je trouve que les régies/agences valorisent très mal auprès des annonceurs les visiteurs qualifiés, et on se retrouve donc avec de la campagne réseau…

    Ouf.. ça fait du bien..

  2. C’est la « dure » loi de l’économie de Marché qui s’applique dorénavant à la presse.
    Elle s’en est protégée durant des années par la création de monopoles surprotégés et en vendant son âme aux pouvoirs politiques, souvent au détriment des lecteurs et des annonceurs.

    Mais le marché se régule de lui même. (main invisible de Smith).

    Après la purge nécessaire qui se profile et que quelques perfusions étatiques sous forme de subventions qui viennent fausser le marché ne permettront pas d’éviter, les tarifs de la pub vont se réguler d’eux même (offre et demande).

    Ceux qui ont besoin de vendre leurs produits auront toujours besoin de les faire connaître auprès des acheteurs potentiels.

    La vrai question est de savoir comment attirer et surtout fidéliser l’attention des lecteurs.

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