L’ecosystème du Web 2.0

Après la stratégie de Google en 10 leçons c’est au tour de Yahoo de dévoiler une partie de sa vision à l’occasion d’une présentation de Luke Wroblewski, son designer et architecte en chef. Au menu: une brillante exposition de la stratégie du social networking qui fait l’essentiel de ce que l’on entend désormais derrière la notion un peu abstraite de Web 2.0.

Quelqu’un m’interrogeait aujourd’hui sur ce que l’on entendait par la notion de “communauté” et ce qu’il y avait vraiment de nouveau et d’utile pour les médias derrière cette notion. Sous entendu “les gens causent et ce n’est pas nouveau”. Le document intitulé “The Web Now: Social” présenté par Luke Wroblewski constitue la meilleure réponse. Une partie de la réponse consiste à décrire le phénomène comme une nouvelle économie des échanges et un écosystème complet. Cette dernière notion n’est pas nouvelle, j’ai déjà mentionné une analyse similaire sur l’écosystème des medias. Ce qui compte ici, et intéresse fortement yahoo, c’est que cette économie des échanges (liens, photos, opinions, tags …) génère du contenu et de la valeur. C’est d’ailleurs le volet qui manque à cette présentation: comment exploiter ce contenu et l’interaction des utilisateurs entre eux mais ce n’est pas le propos de l'auteur. Il y en a au moins trois directes: le potentiel de prescription des communautés qui influencent les actes d’achat, le profiling toujours plus complet des utilisateurs dont on suit le comportement, la création d’univers médias autour de thèmes d’intérêts et de “contextes”. Reste à disposer la pub, le marketing direct, le commerce et les services premium dans ce jeu de Lego. Côté pub le Web 2.0 prépare doucement l’arrivée de la pub comportementale (behaviour) dont on reparlera tant elle mobilise actuellement les esprits outre-Atlantique.

 Intéressant aussi dans cette présentation: les conséquences néfastes de l’abus de tout ce bric a brac web 2.0 (slide 9). Une approche plutôt rare et honnête au milieu de l’habituel enthousiasme des promoteurs de start up. On note l’effet de “distraction”, le risque du spam (comprenez les commentaires bidons, faux blogs, faux trackbacks …), l’abus de pouvoir des individus les plus influents, le morcellement tribal. On manque encore de recul pour apprécier la portée de ces menaces mais il faudra les maîtriser pour domestiquer l’internaute.