Pourquoi Google vs Youtube est une affaire distribution et non de média

La plupart des débats autour du rachat de Youtube ou de Google tournent autour de la notion de media, on y disserte longuement (moi le premier) sur les questions d’audience, de revenus publicitaires, de CPM ou de CPC, de VOD (Video on Demand) ou de parts de marché. Dans le même ordre d’idées Benoît s’étonne qu’on préfère Youtube au New York Times. Bien sûr il est facile de démontrer que le Web 2.0 est avant tout basé sur le refus absolu et vital d’assumer les coûts de production des contenus. Mais je crois qu’avant toute chose il y a un vrai malentendu autour de la notion de media et dans cette obsession de comparer ou opposer medias d’information (par exemple) et les Google, Myspace, Youtube et consors…

Une partie du malentendu vient du fait qu’on attribue faussement, par exemple à Youtube, les caractéristiques du media sous prétexte qu’une audience de masse s’y précipite pour un consommer des programmes. En vérité nous sommes plus en présence d’une plate-forme d’hébergement que d’un media. En vérité il s’agit de distribution de masse même si la participation des utilisateurs crée l’illusion d’une affinité précisément parce qu’il s’agit d’utilisateurs avant d’être une communauté de lecteurs ou de spectateurs. Et parce qu’il s’agit de distribution il s’agira plus in fine de commerce que de publicité. Une confusion qui explique le scepticisme de nombreux analystes au lendemain du rachat de Youtube.

J’admets bien volontiers la difficulté de pousser plus loin la réflexion théorique mais plusieurs textes pemettent de mieux cerner l’objet de cette confusion.

En premier lieu lire d’excellent billet d’Andy Kessler « Media2. Uh-Oh: pipe » qui redéfinit la notion de media autour du « contrôle du tuyau » et décrit très bien la confusion ambiante. Andy Kessler est un ancien investisseur et analyste financier, son regard est d’autant plus précieux qu’il aurait pu comme certains de ses confrères céder à l’euphorie web 2.0 et à l’enflure.

Sur les limites du modèle publicitaire appliqué à l’environnement communautaire et la distribution:
Le media 2.0 seraient-ils moins profitable que le media 1.0 (sur Publisher 2.0), un billet dont la suite vient d’être publiée. Une suite qui tend à décrire les limites du modèle Google mais que j’interpreterais différemment comme, tout simplement, l’émergence inévitable d’une des loi les plus fondamentale de l’économie: la loi des rendements décroissants qui implique en particulier la hausse des investissements de Google mais également l’affaisssement progressif des rendements de ses investissements. C’est sur ce dernier point que la rentabilité très discutable des Youtube et Myspace pesera lourd. Une démonstration chiffrée décrite justement dans le premier billet d’introduction de Andy Kessler sur le thème « Media 2.Uh oh: intro« . Une démonstration qui vise simplement à prouver que Google achète désormais son audience à perte…

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2 réflexions sur “Pourquoi Google vs Youtube est une affaire distribution et non de média

  1. Qu’il est dur pour un entrepreneur de rester lucide, de ne pas s’enflammer ou se disperser ( c’est un réel problème pour moi). De la même manière qu’il est difficile de se satisfaire de ce que l’on a.
    Il y avait un excellent article récemment sur businessweek sur la dispersion actuelle de Google.

    Trés bon billet encore une fois.

  2. Pingback: Quelles perspectives ‘business’ pour le web 2.0 ? « Proxilog

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