Analyse d’audience: la règle des 10/90

Le problème avec le blog de Fred Cavazza, c’est que l’on pourrait passer des heures à commenter chacun de ses billets, c’est peut -être ça un blog de référence… Cette fois il aborde un point intéressant de la cuisine interne d’un site web, l’analyse d’audience et la règle des 10/90. Une règle résumée ainsi: « si vous investissez 10$ dans une solution d’analyse d’audience, alors vous devrez investir 90$ dans l’analyse et l’interprétation des données recueillies ». En clair pas besoin d’investir dans de coûteux outils d’analyse d’audience si l’on ne peut en exploiter les données faute de ressources humaines ou faute d’une organisation prête à les intégrer dans sa stratégie.

Concernant la presse en ligne je ne sais plus qui disait (le patron du New York Times je crois) qu’un site d’information devait préserver sa mission éditoriale mais « se gérer comme un portail ». Il ne voulait justement pas identifier la presse en ligne comme un portail mais au contraire signifier que l’optimisation d’un site d’information, sa rentabilité imposait d’utiliser les méthodes de gestion de l’audience des portails. Des méthodes qui passent par une effroyable et impitoyable mathématisation de l’ensemble des flux d’audience, des clics, des requêtes. Mine de rien, une petite révolution.

Comme Fred Cavazza je pense que les outils d’analyse sont actuellement largement sous exploités sauf peut-être par les sites marchands pour qui ils représentent une question vitale. Une situation qui explique le manque de réaction du marché français aux polémiques autour du ROI, de la fraude aux clics. Une situation qui devrait vite changer, le transfert des investissements vers le web et la monétisation du recrutement de l’audience (en grande partie par les mots clés) conduisant à la nécessité d’un contrôle serré du ROI. Un ensemble de méthodes identifiées sous le terme Web-analytics dans le monde anglo-saxon. L’année 2007 en France sera, j’en suis persuadé, décisive pour le marché services d’analyse d’audience. Ils n’auront plus à convaincre les webmasters mais des marketeurs et les directions financières.

Lire aussi:

> The 10/90 Rule for Magnificent Web Analytics Success du blog de référence sur le sujet Occam’s Razor.
> « Vers la règle du clic unique ? » passionnante mais technique discussion sur l’optimisation des sites
> Le blog Pages Vues de Benoit Arson, plein de petits trucs et conseils techniques
> Télécharger le Livre Blanc Web analytique, l’émergence d’une nouvelle activité du site de référence Web-analytique.com

4 réflexions sur “Analyse d’audience: la règle des 10/90

  1. Bonjour Emmanuel,

    Lorsque j’ai lu le titre de ce billet je n’ai pu m’empêcher de rapidement le lire. Tout d’abord félicitations, c’est une très bonne chose que de répendre la bonne parole.
    Pour info (pas précisé par Fred) la fameuse règle de 10/90 est une règle inventée par Avinash qui est un des Gourous qui a le plus d’adeptes dans le milieu de la mesure anglosaxonne et en dehors. Avinash a eu le mérite de secouer le marché des Web Analytics comme personne d’autre ne l’avait fait auparavant (à part Peterson bien entendu à qui on devrait un jour ériger une statue pour toute sa patience en écrivant des livres et expliquant les WA a qui voulait l’entendre).

    A ceux d’entre vous que ce sujet intéresse, je vous conseille de lire d’avantage Avinash. Un autre de ses postulats est que les Web Analytics sont mortes (quoi déjà? me direz-vous, mais elles ne font que commencer chez nous en Europe?). Selon lui, et mon équipe WebAnalytics.be le rejoint, le web traditionnel par exemple parle de pages vues, de hits (mot à bannir absolument dès que l’on devient sérieux dans la mesure de sites), de flux etc. Pour lui le futur des Web Analytics (qu’il a baptisé Web Insights) doit plutôt se concentrer sur des sujets comme l’analyse de densité des clicks, les buts premiers du visiteur ou leur segmentation (pour plus d’infos je vous invite à lire son billet ‘Traditional Web Analytics is Dead dead’.

    Pour revenir au sujet du billet, la règle de 10/90 est très rarement appliquée, même au sein de grandes organisations (nous avons plus de 30 clients dans les Web Analytics). Chez OX2 nous avons ainsi été témoins par exemple de restructurations où les seules personnes compétentes dans l’utilisation des outils de Web Analytics se faisaient remercier, laissant ainsi un fabuleux outil prendre de la poussière virtuelle.Nous n’y sommes pas encore mais tous les indicateurs démontrent (comme le graphique qui illustre le billet de Fred) que les Web Analytics vont devenir un des avantages compétitifs les plus importants qu’une entreprise peut adopter pour réussir son cheminement dans l’Internet (qui de plus va devenir de plus en plus critique en vue de l’adoption du canal. L’OPA qui fait partie de vos liens l’ont encore soutenu avec un intéressant ppt à downloader à partir de la page d’accueil). Pour revenir à votre secteur ‘le papier’ – si je peux le résumer ainsi – c’est un des secteurs que je trouve les plus intéressants. On dirait que tous se cherchent et il y a tellement de possibilités… Parmi nos clients nous comptons par exemple le Groupe Vlan (Rossel), Vers l’Avenir (VUM) ainsi que les AMP (Hachette). Nous voyons ainsi non seulement ce que nos clients font mais également leurs concurrents, tout en gardant un oeil ouvert sur ce qui se fait à l’étranger. C’est un secteur qui recherche des business models sur Internet. Ces entreprises risquent de passer une de leur pire période (si pas leur disparition) s’elles n’arrivent pas à se transformer (résilience) rapidement face aux nouvelles technologies. Ici aussi, pour autant que le business model soit viable, les Web Analytics seront d’un grand secours.

    Les avantages de la mesure sur Internet par rapport aux autres canaux sont si supérieurs que tout marketeur devra en apprendre les rouages. Et qui parle d’Internet aujourd’hui parle de plein d’autres médias dans quelques années, voir moins (IDTV, PoD, 3G, etc). A ce sujet j’ai posté un billet aujourd’hui sur notre blog qu parle de la convergence des médias et le futur des Web Analytics (en anglais). Le futur passera de plus en plus par ce mot devenu si cher aux anglosaxons qui est l’accountability. Le marketing doit pouvoir rendre des comptes, ce qui doit necessairement le pousser à la performance. Lorsque l’on voit l’écart entre la consommation du média Internet par rapport à l’investissement
    publicitaire (et même investissement tout court) nous pouvons nous dire que ce canal peut être une terre fertile surtout avec les outils de mesure et les possibilités de reporting qui existent.

    J’arrête de vous saouler. Avec ces sujets je pourrais écrire des romans…
    Le 12 (mardi) je serai à Paris avec Aurélie à la convention Ecommerce au Palais des Congrès. Si jamais vous vous y rendez n’hésitez pas à passer aux sessions sur les Web Analytics auxquelles nous assisterons.

    Amicalement,
    René

  2. Merci pour ce commentaire très riche. Je connais Avinash avec qui je corresponds occasionnellement. Je suis tout à fait d’accord avec sa vision d’un web-analytics toujours plus porté vers le qualitatif et la segmentation. Je pense aussi que le marché européen est encore loin de ce niveau de maturité.
    En ce qui concerne la presse il y a une vraie révolution à intégrer les données de type Web analytics dans la stratégie mais pour en tirer partie il faut mener à bien, au préalable, une révolution culturelle.

  3. A voir pour ceux qui ne connaissent pas trop le web analytique :

    http://www.web-analytique.com

    C’est un portail dédié aux notions de l’analyse de sites.

    C’est un groupe d’étudiants de mon école qui tient ce portail et je dois dire qu’il mérite d’y jeter un coup d’oeil 😉

  4. Pingback: Convention e-Commerce Paris: l’obsession du ROI « ecosphere

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